Lorsqu’elle revenait de ses voyages, Maestra Tecla aimait parler des différents pays : coutumes, habitudes, climat, beautés naturelles. Mais elle se rappelait avec peine les misères morales. Elle disait : «Si ces multitudes de personnes pouvaient connaître le Seigneur !» Et elle s’exclamait avec force et conviction : «Et pourtant, nous devons le faire connaître !»
Consciente que les Filles de Saint-Paul autochtones pouvaient approcher plus facilement les gens de leur pays, elle recommandait de travailler à la recherche de vocations. Elle exhortait : «Soyons généreuses, le Seigneur nous enverra des vocations, car il y a beaucoup de bien à faire dans le monde.» Puis, elle terminait en soupirant : «Oh, si je pouvais imprimer des sœurs comme on imprime des livres !»
Sa présence, sa parole éclairée et surtout son cœur missionnaire avaient le pouvoir de communiquer joie et courage devant le sacrifice […]. Elle manifesta un grand intérêt pour Così, l’hebdomadaire féminin [des Filles de Saint-Paul], car elle était préoccupée par la pornographie qui commençait à se répandre. Elle recommandait aux rédactrices : «Vous devez la faire belle, belle cette revue ! Il faut qu’elle attire les jeunes filles, de telle sorte qu’elles la préfèrent aux journaux sans contenu, qu’elles se préparent bien au mariage et deviennent de bonnes mères de famille. La société d’aujourd’hui a besoin de chrétiens convaincus.» Maestra Tecla aidait de toutes les manières possibles la petite équipe de la rédaction de Così ; elle apportait même des cadeaux variés à offrir périodiquement aux lectrices lors de concours. Chaque jeudi matin, elle était très heureuse quand on lui présentait la première copie de la revue fraîchement imprimée. À Noël 1958, aux sœurs de la rédaction, elle écrivait : «De quel beau vêtement vous avez revêtu Così ! Faites-la toujours plus belle pour qu’elle fasse beaucoup de bien.»
Quand il s’agissait des œuvres apostoliques, sa parole était déterminante. Devant les difficultés d’ordre économique, devant la perplexité des sœurs, la Prima Maestra intervenait ainsi : «Si cela fait du bien, qu’on le fasse ! Ne nous préoccupons pas du reste. Ayons foi en la Providence et elle nous aidera. Avant tout, dans l’apostolat, cherchons le bien des âmes et non notre intérêt.»
Maestra Tecla était très attentive à ce que, pour l’apostolat, nous utilisions les moyens les plus récents. Sr Rosaria Visco témoigne :
Son zèle pour l’apostolat cinématographique l’amena à promouvoir la production d’une série de courts métrages catéchétiques : on en produisit cinquante-deux qui furent traduits en plusieurs langues. Ce n’était pas facile, mais elle ne perdit jamais confiance et encouragea toujours cette activité. Elle savait que cette œuvre était voulue par le père Alberione, elle disait souvent : «Si le Premier Maître veut [cette initiative], c’est le signe que c’est la volonté de Dieu… d’ailleurs, nous sommes les apôtres des moyens de communication, et nous devons utiliser ces instruments pour prêcher le Christ.» À noter que les courts métrages étaient produits par [les confrères de] la Société Saint-Paul, mais la Prima Maestra ne faisait pas de distinction : le bien [devait] être fait et il était unique.
Au sujet de l’apostolat, sr Assunta Bassi confirme :
J’ai dû traiter souvent de problèmes d’apostolat avec Maestra Tecla. Je puis assurer que je ne l’ai jamais vue hésitante ou préoccupée par des intérêts humains. Devant chaque proposition, chaque initiative envisagée, elle me demandait : «Est-ce que cela fera du bien? Est-ce que le Premier Maître est d’accord?» Si je pouvais répondre oui à ces questions, elle n’avait plus aucun doute et confirmait : «Alors qu’on le fasse ! Il faut faire du bien avec les livres. Il faut diffuser ceux qui font le plus de bien. Il faut faire connaître Jésus Christ.» Telles étaient ses expressions habituelles.